Situé en Amérique Centrale, entre le Nicaragua au Nord, le Panama au sud, l’Océan Pacifique à l’Ouest et la Mer des Caraïbes à l’Est, le Costa Rica est un petit pays de 51100 Km2 pour 4,3 millions d’habitants. Les Ticos (habitants du Costa Rica) sont très fiers de leur pays, de ses joyaux écologiques, de son niveau de vie élevé (le plus élevé des pays d’Amérique centrale, 97% d’alphabétisation), de son indépendance, alors que l’armée y a été abolie depuis plus de 50 ans (1949). Depuis son indépendance en 1821, le Costa Rica n’a jamais connu de dictature, ni de régime totalitaire. Il est l’un des rares pays d’Amérique centrale, à bénéficier d’un régime démocratique stable et en bonne santé, et ce depuis plus d’un siècle et demi.
L’économie du Costa Rica est essentiellement liée au tourisme (1,9 millions de touristes en 2007), puis dans une moindre mesure, à la production de café et de bananes. C’est en effet à partir du début des années 70, que le Costa Rica se tourne vers l’éco-tourisme. Profitant de ses richesses écologiques considérables et s’inspirant du succès de la ‘’réserva natural absoluta Cabo Blanco’’, première zone protégée officielle du pays dès 1963, le Costa Rica s’engage dans une révolution verte : création de parcs nationaux (32), de réserves naturelles (72). Des propriétaires terriens sont encouragés à créer eux mêmes des réserves, de sorte qu’aujourd’hui, plus d’un tiers du pays est soumis à des lois de protection environnementale.
Le Costa Rica possède l’un des environnements les plus diversifiés au monde, sur une aussi petite surface. Les deux littoraux (Pacifique – mer des Caraïbes), distants de moins de 120km, sont à l’origine d’un contraste climatique marqué. La chaîne volcanique centrale des hauts plateaux, se développe en moyenne entre 1000m et 1500m d’altitude et coupe littéralement le pays en deux du nord au sud. Le point culminant est le Cerro Chirripo, avec 3820m d’altitude. Cette diversité géographique et le climat tropicale, explique que le pays possède un nombre considérable de biotopes et que 6% de la biodiversité de la planète y soit concentrés. La faune et la flore y sont exubérantes : forêt tropicale humide en altitude, forêt sèche dans les plaines, mangrove sur le littoral, plages de sables fins…..
SPELEOLOGIE AU COSTA RICA :
Le Costa Rica n’est sans doute pas la destination idéale pour l’exploration spéléo. Dans ce pays à la forte activité volcanique d’à peine 3 Millions d’années, les massifs calcaires sont peu nombreux, souvent difficile d’accès et les karsts peu évolués. Dans ces conditions, on comprend que le pays ne compte qu’un seul club de spéléologie basé à San José (capitale du Costa Rica), qui comprend lui-même une dizaine de membres actifs. www.antthros.org
Sur leur conseil, j’ai profité de ce voyage pour visiter deux cavités du pays :
Caverna Terciopelo :
Située au cœur du parc national de Barra Honda, cette cavité naturelle est visitable accompagnée d’un garde forestier du parc national, moyennant 15$ par personne (tous les parcs nationaux et réserves naturelles sont payants…..attention au budget !).
Le parc national de Barra Honda se situé sur la péninsule de Nicoya, au Nord Ouest du Costa Rica, à mi-chemin entre la ville de Nicoya et l’embouchure du Rio Tempisque.
Situé en forêt tropicale sèche, ce parc national de 2300 ha est quasi entièrement calcaire. Le club Anthros y a recensé 42 cavités différentes, dont la cavena Santa Ana (-249m), la cavena Trampa (-110m). La caverna Pozo Heiondo connue pour ces incroyables quantités de guano et enfin la caverna Nicoya, dans laquelle a été trouvé une sépulture précolombienne.
Le paysage de surface de Barra Honda vaut à lui seul le détour : la végétation caractéristique des forêts tropicales sèches, sur un lapiaz incisif, cela se respecte : ça pique, ça coupe, c’est agressif. Une impression de déjà vu, comme lorsque nous prospections sur le massif d’Oro Del Agua à Cuba, il y a quelques années en arrière. Le plus ici, c’est la faune et quelle faune : au sol les iguanes se poussent pour vous céder le passage (vu la taille des bestioles – certains font plus de 1,5m – t’as pas envi de leur marcher sur le bout de la queue), dans les arbres les singes dorment sans se soucier de notre présence, les oiseaux s’envolent par centaines…une ambiance à vous couper le souffle, malgré la chaleur harassante (37°C sous les arbres sans feuille) et ces putains de moustiques.
Récit de la journée du 15/04/2010:
Depuis deux jours, nous avions posé nos valises sur la côte pacifique, en bordure de la Playa Guionnes, haut lieu du surf, sur-colonisé par des Américains. Ici, tout se paie en dollars, tout le monde s’appel Mike, tout le monde est beau, jeune, sportif, super bronzé, avec une conscience écologique exacerbée…. mais ça roule en 4×4 ou en quad (on leur pardonne vu qu’il n’y a pas de routes, mais seulement des pistes) et quand ça ne surf pas sur la vague, ça surf sur internet en terrasse des superbes Lodges.
Nous avions décidé avec Manon de quitter ce paradis de la glisse, pour une journée « authentique ». Levé à 4h30 (pas difficile dans ce pays, vu qu’il fait nuit noire dès 18H00). Ce matin, pas de casado comme petit déjeuner. Et oui les amis, au Costa Rica, c’est comme à Cuba, le repas du petit déjeuner, c’est le même que celui de midi, ou que celui du soir ; riz et haricots rouges ou haricots rouges et riz selon les saisons. Sur le chemin en direction de la route principale, on fait attention où l’on pose ses pieds, des milliers de crabes rouges et noirs, les pinces affûtées, ont pris possession des lieux durant la nuit. Dans les arbres, les singes hurleurs et les oiseaux s’en donnent à cœur joie, il fait déjà 25°C, la journée devrait être belle. Arrivée sur la route principale (enfin une piste un peu plus large que les autres), nous attendons notre bus. 5H00 pétante, il est là comme prévu, bondé de Costa Ricains pure souche (les ricains dorment encore). 3100 colonnes (soit environ 5 euros), pour deux heures de bus jaunes (type bus scolaires américains) en direction de Nicoya. Après 1h30 de piste chaotique, alors que nous nous engageons (enfin) sur l’asphalte plus confortable : c’est la panne. Pas facile de comprendre ce qui se passe avec nos 3 mots d’espagnol chacun. On fait comme tout le monde, on descend et on attend. Au bout de 30 minutes, un nouveau bus passe et tout le monde monte à bord. 30 minutes plus tard, nous arrivons à la gare routière de Nycoya. Il est tant de prendre notre petit déjeuner typiquement local.
Pour rejoindre l’entrée du parc national de Barra Honda depuis Nicoya, il nous faudra prendre un taxi. Arrivé à l’entrée du parc, il est un peu plus de 9H00 du matin : on est dans les temps, mais déjà le soleil cogne. Après avoir payé notre droit d’entrée, et quelques mots d’explication, nous commençons notre marche d’approche accompagnée de nos deux guides, des iguanes et de ces putains de moustiques. Je vois au visage de Manon, qui vient de descendre son premier litre d’eau en moins de 30 minutes, que « l’authentique », ça l’amuse pas vraiment. En chemin, nos guides commentent la flore et la faune qui nous entoure, on arrive à comprendre quelques mots, dommage, ce doit être passionnant. Après 1h30 de marche « ralentie » et 200m de dénivelé, nous arrivons à l’entrée de la « caverna ». Nos guides équipent l’entrée d’une corde d’assurance en 15mm sur poulie – frein et nous fournissent baudriers et casques.
Le puits d’entrée de 17m est équipé d’échelles fixes. Il donne accès à une salle d’une cinquantaine de mètres de diamètre. Au fond de celle-ci, deux réseaux annexes se développent sur à peine une centaine de mètres. Bref, rien de très enthousiasmant. Notre guide tente bien d’agrémenter la visite en essayant de m’expliquer la formation des concrétions « el minéral de carborbate de calcium »…. j’ai droit à celle qui ressemble à une panthère, celle qui ressemble à un singe et pour finir, la fameuse, l’universelle concrétion en forme de phallus… Au bout d’une heure trente, on a fait le tour de la question : le spectacle, c’est en surface qu’il se joue.
Sur le chemin du retour, nous passons devant la caverna Nicoya et sur le belvédère dominant le parc national, afin d’admirer l’exceptionnelle vue sur la mangrove du golf de Nicoya.
Retour en taxi, puis en bus jusqu’au pays de la glisse. Arrivée à 18H00. TPST : moins de 2h00
Cavernas de Vernado :
Le Costa Rica a ceci d’étonnant, qu’en l’espace de quelques kilomètres, en prenant juste un peu d’altitude, le paysage change radicalement. Oublions les forêts sèches du Barra Honda, c’est maintenant la vrai jungle, humide et difficilement pénétrable qui nous sert de décors, avec sa verte canopée à perte de vue. Nous avions en effet posé nos valises, sur les rives de la laguna Arenal, à proximité du Volcan Arenal, à une quarantaine de kilomètres au sud de la frontière du Nicaragua. Le volcan Arenal, qui culmine à 1633 mètres d’altitude, est classé par les volcanologues, comme l’un des dix volcans les plus actifs au Monde. Il suffit de s’en approcher, pour mesurer toute la puissance de ce « beau bébé conique», qui sans interruption depuis 1968, rugit continuellement en envoyant dans l’atmosphère d’énormes blocs de roche, dévalant ensuite les pentes abruptes.
Les grottes de Vernado se situent à moins de 20 Km au nord ouest du Volcan Arenal. Leur visite m’avait été chaudement recommandée par les spéléos du groupe Anthros, qui explorent cette zone depuis plusieurs années. Les grottes de Vernado constituent à ce jour le plus grand système du Costa Rica (environ 3,5km de développement dont 2,7 km topographiés – 4 entrées), une vingtaine d’autres grottes ont également été découvertes sur cette même zone.
Récit de la journée du 20/04/2010:
Nous quittons tôt le matin les forêts embrumées du volcan Arenal, pour gagner en moins d’une heure l’entrée des grottes de Vernado. Sur place, un groupe de jeunes assurent l’accueil de rares touristes motivés par une excursion souterraine. Après avoir payé mon droit d’entrée (20 $, je vous avais prévenu !), on me fourni un magnifique casque rouge de chantier et on m’invite à suivre mon guide personnel. Il se nome Ruber, il a à peine 16 ans et me voyant sortir mon kit jaune citron du coffre de la voiture et mon matos photo, il me sourit d’un air complice. En à peine 20 minutes de marche nous nous retrouvons devant ce qu’il me présente comme l’entrée principale (2×4m). C’est en faite la résurgence du système, chouette une rivière, la balade promet d’être attrayante.
Vous avez aimé Oro Del Agua…. eh bien vous adorerez les cavernas de Vernado. Tout y est : une belle rivière cristalline jonchée de blocs de basalte noir qui tranchent avec le calcaire blanc laiteux, des affluents, des galeries de taille variée, 8 salles de dimensions plus que confortables. Rien à dire, ça a de la gueule. La cavité est occupée par une faune riche et varié (chauve-souris en nombre, criquets, araignées, poissons,salamandre…).
Après avoir parcouru la rivière principale jusqu’à une trémie à l’extrémité de la salle n°8, nous regagnons la surface par une perte faiblement active. TPST environ 2h00.
La topographie de très belle qualité qui m’est présenté, confirme l’impression que j’ai eue sous terre. Plusieurs affluents n’ont été topographiés que sur quelques mètres et but sur des étroitures. Il suffirait sans doute de quelques arguments bruyants pour augmenter le développement de ce réseau.
Christophe Tscherter
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